lundi 24 octobre 2016

- (REVIEW / CLAIRE-ISSA'S CORNER) "SING STREET" DE JOHN CARNEY AVEC FERDIA WALSH-PEELO & LUCY BOYNTON -


" Connor vit à Dublin dans les années 80. Afin d’échapper à l'univers violent qui l'entoure à l'école et dans sa famille, il n’a qu’un objectif. C'est d'impressionner la plus jolie fille du quartier, la mystérieuse Raphina. Il décide donc de monter un groupe et de se lancer dans la musique et propose à Raphina de jouer dans son futur clip… "


Un soir, seul dans sa chambre, Conor (la révélation Ferdia Walsh-Peelo) espère que le son de sa guitare sera plus fort que celui de ses parents qui se disputent une énième fois. Cette scène est une métaphore parfaite du film. En ces temps moroses, et je ne parle pas seulement de l’hiver qui arrive, Sing Street étouffe le bruit extérieur. C’est le « feel good movie » par excellence. Celui qui vous vaudra des regards étranges à la sortie du cinéma, parce que vous aurait un sourire béa sans raison apparente. Mais qu’importe ! Si vous paraissez « bizarre », Sing Street chante vos louanges.


Au sens propre parfois mais d’abord au sens figuré, avec la formule basique du récit initiatique : La (B)romance. Un garçon timide qui forme un groupe de musique avec une bande de marginaux pour impressionner « la jolie fille du quartier ». Rien de bien original à première vue. Je soupçonne même la plupart des hommes qui jouent de la guitare de l’avoir fait pour les mêmes raisons. John Carney, scénariste/réalisateur, s’inspire d’ailleurs de sa propre adolescence. Celui qui nous avez déjà offert « Once » et « New-York Melody » ressort sa formule magique : des chansons originales entrainantes qui vous resterons dans la tête, ici composées avec l’aide de Gary Clark.

Il nous permet une nouvelle fois d’être une petite souris et de découvrir le processus créatif de l’écriture d’un morceau. Mais le contexte, à savoir le Dublin des années 80 efface cette impression de « déjà vu ». C’est le début de l’âge d’or du vidéo clip. L’époque où on ne pouvait pas répondre à la question : « tu écoutes quoi comme genre de musique ? » par un simple : « Oh un peu de tout ». L’époque où la musique que vous écoutiez définissez qui vous étiez, les habits que vous portiez, etc. Pas facile donc, d’être un fan de David Bowie ou des Cure tout en étant élève dans une école catholique. Comme le fait remarquer Brendan, le grand frère et mentor de Connor, (un Jack Reynor à la fois hilarant et touchant) : « Le rock’n’roll est un risque, tu prends le risque d’être ridiculisé ». Et quitte à se ridiculiser, autant que ça soit en groupe.

À l’âge où on découvre sa propre identité à travers les amitiés qu’on forge. Un groupe complémentaire. À chacun son rôle. C’est à la fois la force, comique notamment, et l’une des rares faiblesses du film. L’ami noir (qui plus est dans les dans le Dublin des années 80), le petit roux avec un appareil dentaire, la brute au crâne rasé, etc. Le réalisateur grossi le trait pour rendre ce groupe d’exclu encore plus décalé et ça se voit un peu. La féministe en moi regrettera aussi que Raphina (une Lucy Boynton, lumineuse) ne soit à peine plus que la demoiselle en détresse qu’il faut sauver. Un peu comme la chanson pop parfaite, on n’est pas toujours fan de toutes les paroles mais la mélodie est tellement belle qu’on laisse couler.

Alors faites vous plaisir et joignez-vous aux spectateurs conquis du festival du film britannique de Dinard qui lui ont décerné le « Prix du Public ». Ce film mérite d’être vu et vous méritez de le voir !

PS : La B.O.F (distribuée en France par Universal Music-Capitol Records) est déjà disponible en version digitale (sur toutes les plateformes telles que Itunes, Spotify, Deezer, etc...).

--- EN SALLES LE MERCREDI 26 OCTOBRE ---

** NOTE : 8/10 **


Claire-Issa pour Crazy Micky
----------------

Merci à Sophie pour la projection :)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire